16/01/2010

De la guerre


Philippe Claudel

Le rapport de Brodeck

Brodeck doit écrire l'histoire de son village, puisqu'il est le seul à pouvoir le faire. Cette histoire, il ne l'a en partie pas vécue, il était au combat et ne l'a appris que trop tard. Il va décrire la haine d'un étranger et les viols sans fards, mais en prenant un temps, un rythme lent comme une feuille qui pourrit sur un chemin humide. Les horreurs qu'il décrit deviennent autres choses, plus obscènement proche de lui jusqu'à se fondre en son passé et présent, où il est devenu presque traqué par ceux qui lui demandent de témoigner.

J'ai aimé mais c'est une fable angoissante qui reste collée à la peur et l'ourle parfois d'une nuance glauque et belle que je ne trouverais pas ailleurs. Ce bouquin respire et explique la peur, pourquoi les autres nous feront surement mal, comment les angoisses vont monter jusqu'à nous ouvrir les yeux la nuit et pleurer un peu. Ou c'est comme ça que je l'ai pris. Mais il montre aussi la beauté du courage et de la justice, où s'arrête la loyauté et si il faut qu'elle s'arrête, pleins de thèmes qui s'entrechoquent pour me remplir de passions, mais toujours de peur.

rapelle

1984 d'Orwell.
Et un tableau d'un femme morte dans un étang.





(Lu il y a un an ou même deux. Noël?)